La reprise du projet immobilier sur la Place Praslin est un vrai scandale. Un scandale sur le plan urbanistique d’abord. Qu’est-ce qu’une ville ? Un dortoir de béton ou un lieu de vie que le maire s’emploie à améliorer pour ses habitants. Il faut un jardin public Place Praslin ouvert sur la seine et au coeur de la ville. Un grand jardin où pourraient se côtoyer tou-te-s les melunais-e-s et un espace vert supplémentaire dans une ville qui souffre de la pollution atmosphérique. Un grand jardin qu’on pourrait même imaginer bordé de cafés et de commerces, en bord de Seine, avec ses quelques jolies façades. La ville serait plus belle et attractive, ne croyez-vous pas ? Au lieu de cela, le maire vend notre cadre de vie à un promoteur immobilier qui érigera un immeuble de plusieurs étages sur la quasi totalité de la surface de la place avec, en sous-sol, un parking de deux étages, cuvelé. Comme la cale d’un bateau !
Ce projet est un scandale écologique. La densification de la population sur l’île va intensifier le trafic routier. Cela engendrera davantage d’encombrement et de pollution atmosphérique en centre ville. De plus, l’île Saint-Étienne est fragile, la forme qu’elle a aujourd’hui ne date que du 19ème siècle (une partie de son terrain a été remblayé à cette époque là). Le maire joue aux apprentis sorcier en engageant des travaux d’une telle ampleur. Il pense être plus fort que la nature. Mais à long terme, le réchauffement climatique et la pénurie de matières premières et de bien aussi essentiel que l’eau, montrent que le maire se trompe. À force de vouloir plier la nature à leur volonté de profit, avec la bénédiction des politiques parfois, ceux qui ont le pouvoir économique n’ont fait que l’abîmer, la dérégler au point que notre destin à tou-te-s est aujourd’hui compromis.
Ensuite, ce projet immobilier est un scandale financier. Parce que le maire, si le projet venait à exécution, ne réaliserait cette opération que pour des raisons financières de courts termes : il espère renflouer une petite partie des dettes contractées par son administration tout en honorant le contrat qui lie la ville à Vinci Park. Un étage du parking construit en sous-sol sera concédé en gestion à Vinci au titre du contrat que nous avons avec cette multinationale pour le parking de surface qui existe aujourd’hui Place Praslin. D’autre part, ce projet augmentera le nombre d’usagers des services publics. Or nous savons que les cantines scolaires sont saturées malgré, là encore, la délégation de service public concédée à Elior, une autre des multinationales qui « gère » la ville de Melun.
Enfin, c’est un projet injuste. Au prétexte de vouloir encourager l’arrivée d’une classe moyenne plutôt aisée en centre ville on renforce la ségrégation dans la ville en empêchant les classes populaires de pouvoir y accéder au logement. Si nous voulons favoriser la mixité sociale il faut au contraire décloisonner la ville. Et, par exemple, penser l’aménagement d’espaces dans la ville qui soient véritablement des espaces de rencontre, de vrais espaces publics pour tou-te-s les habitant-e-s. La place Praslin serait un très bel espace de ce point de vue, au coeur de la ville.
Bénédicte Monville-De Cecco et Claude Bourquard
Tout à fait d’accord avec ton analyse Bénédicte et complètement solidaire du mouvement de défense du site Place Praslin… en espérant que ce projet, comme tant d’autres, ne verra pas le jour !
En attendant la prochaine lubie de l’équipe municipale majoritaire, mobilisons-nous pour anticiper afin de ne pas se retrouver à tenter de « rattraper le courant » comme ce qui est fait avec l’opération « TZENOUPAS »…contre le tracé actuel du bus dans Melun intramuros !
Allez tout de même assister à la réunion du groupement citoyen (5 assoc. ou collectifs ) ce vendredi 19 juin au Stade, à 19h30, vous comprendrez mieux ce qui se passe !