Depuis deux ans, Le Foyer d’Olympe vient en aide aux femmes et adolescentes victimes de violences sur notre territoire. L’association a été créée par deux femmes implantées à Melun qui, après s’être spécialisées dans l’accompagnement des femmes victimes de violences ont souhaité investir leur énergie sur notre territoire auprès des femmes qui le nécessitent.
Elles traitent l’ensemble des violences faites aux femmes : des violences conjugales, malheureusement bien trop fréquentes, aux violences au travail.
Les femmes qu’elles suivent leur sont adressées par des institutions publiques, de l’Etat ou du département, et des associations qui sont incapables de répondre aux besoins des femmes sur notre territoire.
Depuis janvier 2019, le foyer d’Olympe a pris en charge 50 femmes originaires de Melun et de sa région immédiate. Leur travail est indispensable.
Pourtant, si le Foyer d’Olympe a bien été soutenu par La Région Île de France, la ville de Melun, territoire d’implantation de l’association, ne l’a pas directement aidé.
Aujourd’hui, Le Foyer d’Olympe est en difficulté et pourrait devoir cesser son activité.
Alertée par un article dans la République de Seine & Marne, j’ai avec mon groupe au Conseil Régional d’Île de France (Alternative écologiste et sociale) déposée un amendement à la commission permanente du 18 septembre (AES_CP_2019-335_AMDT_2-2) pour demander une subvention exceptionnelle afin qu’il puisse continuer ses activités voire les développer. Ses animatrices ont en effet le projet d’ouvrir un accueil d’urgence pour les femmes qui ne peuvent pas rentrer chez elles. Trop de femmes se retrouvent aujourd’hui sans solution d’accueil d’urgence faute de places dans notre département. L’amendement a malheureusement été rejeté par la majorité de Valérie Pécresse.
Comme une partie des subventions régionales ne peut pas être récupérée faute d’une institution co-financeuse, nous avons avec Claude Bourquard déposé une délibération au conseil municipal du 26 septembre (PROJET DE DELIBERATION_CM DU 26:09:2019) pour demander à la ville une subvention exceptionnelle de 23 000 euros qui aurait permis à l’association Le Foyer d’Olympe de bénéficier finalement de la totalité des financements régionaux et d’équilibrer son budget tout en pérennisant son activité. Le maire Louis Vogel a refusé de présenter notre délibération au conseil municipal.
Il a cependant tenu à dire qu’il allait voir s’il était possible que la Communauté d’Agglomération Melun Val de Seine les soutienne. Le conseil communautaire a eu lieu dans la foulée le lundi 30 septembre mais aucune mesure spécifique n’a été proposée à notre délibération. Nous attendons, donc, que le maire donne suite à la parole dite pendant le conseil municipal.
D’autant que Le Foyer d’Olympe a plusieurs fois sollicité le soutien de la mairie. Récemment encore, l’association a demandé à ce qu’un logement soit mis à sa disposition pour héberger, dans l’urgence, les femmes qui doivent être mises à l’abri.
La ville de Melun s’est engagée avec notre soutien dans une politique favorable à l’égalité femme-homme entre ses agents. Elle a par ailleurs adhéré au centre Hubertine Auclerc.
Le gouvernement a fait des violences faites aux femmes une grande cause nationale et organise du 3 septembre au 19 novembre un grenelle qui vise à élaborer des politiques publiques à la hauteur des enjeux.
Depuis le début de l’année, 121 femmes ont été tuées par leur compagnon ou ex-compagnon. « On atteint donc, dès le mois d’octobre de cette année, le nombre total de féminicides commis en 2018 ! (…) Ce ne sont ni des drames familiaux, ni des crimes passionnels, mais bien des féminicides commis par des hommes qui, pour un grand nombre d’entre eux, n’ont pas supporté que leurs compagnes décident de les quitter, les ont battues et maltraitées depuis des années. » écrit Fatima Benomar membre de l’association Nous Toutes !
Les associations qui agissent dans ce domaine jugent les mesures déjà annoncées par le gouvernement insuffisantes au regard des besoins des femmes et demandent que ce dernier engage davantage de moyens matériels et humains pour informer et aider les femmes victimes de violences.
Notre ville doit prendre sa part et soutenir sur son territoire l’ensemble des acteurs sociaux qui par leur engagement tentent de répondre aux besoins des femmes et, pour certaines, de les sauver.
Nous attendons de Louis Vogel des mesures concrètes afin que le foyer d’Olympe puisse poursuivre ses activités. Il est temps de joindre les actes à la parole.