À #Melun, le maire @LouisVogel applique à la lettre la doctrine ultra droitière de la surveillance de masse et dépense de petites fortunes pour une ville comme la nôtre à déployer ces systèmes de vidéosurveillance. Les capitalistes se sont progressivement accaparé l’ensemble des moyens de production. La population toujours plus urbaine n’a plus accès aux ressources nécessaires à sa survie. Nous sommes dépendants de réseaux de distribution sur lesquels nous n’avons plus aucune influence. À #Melun, nous buvons, nous mangeons, nos enfants mangent ce que des multinationales produisent, acheminent et nous vendent. Même les pompes funèbres ont été déléguées au privé. Pourtant, il y a à peine 60 ans, chaque famille produisait encore une partie des biens indispensables à sa survie. Aujourd’hui, nous ne contrôlons plus rien : ni la production, ni la distribution. Nous avons même perdu notre possibilité d’obliger les patrons à améliorer nos conditions de travail par notre influence sur les conditions de production. Il n’y a plus d’usine à saboter, plus de mine à occuper et une personne suffit à exploiter des dizaines d’hectares avec de la chimie. Aujourd’hui, le travail humain a été délocalisé, remplacé par des machines et les solidarités au travail ont été empêchées par la dérégulation, la précarisation et un management agressif qui vise surtout à mater les employé-es. Dans ces conditions, les populations les plus précaires, exposées durablement au travail mal payé, mal encadré, mal considéré, au chômage et à la pauvreté inquiètent l’oligarchie. D’un côté, elle a besoin de cette « armée de réserve » pour obtenir de tous les travailleurs qu’elles et ils acceptent docilement leurs conditions : « si t’es pas content y’en a dix comme toi qui attendent derrière la porte ». D’un autre côté, elle n’ignore pas l’effet catastrophique que produisent la précarité, la pauvreté, l’exclusion sur les femmes et les hommes, toujours plus nombreux, qui y sont soumis. L’oligarchie n’a jamais ignoré sa propre violence. C’est la raison pour laquelle, elle sait que le meilleur moyen de se prémunir contre les réactions qu’elle suscite, qui pour l’instant restent dans leur grande majorité pacifistes, est encore de mettre en place un système militaro-policier qui, ici comme c’est déjà le cas ailleurs, aura pour mission de mater les populations qu’elle malmène. Un système militaro-policier et médiatique qui produit, à destination de celles et ceux dont l’oligarchie s’assure la collaboration en les achetant, toutes les représentations sociales et culturelles propres à justifier une hégémonie qui se construit en réalité par le fer et se maintient par la répression.
Nous avons publié plusieurs articles sur bienvivreamelun.org sur la vidéosurveillance à #Melun.
Aujourd’hui, nous vous recommandons cette émission de radio d’une trentaine de minutes : Vidéosurveillance : une réalité pire que le mythe ?
Le travail de cette chercheuse met en lumière un aspect important de ce système militaro-policier : concentrer l’ensemble des moyens techniques et humains de la répression sur les classes réputées dangereuses pour mieux laisser tranquille une oligarchie dont les crimes sont en réalité sans commune mesure :
– évasion fiscale,
– blanchiment,
-crimes contre des populations civiles (comme aujourd’hui en Libye où la France soutient Haftar, dictateur en puissance, pour mieux défendre les intérêts de Total),
– écocides (comme encore récemment en Île de France ; du pétrole dans nos champs et nappe phréatique par Total, du béton dans nos rivières par Vinci).