La majorité municipale et le maire de Melun ont fait le choix de n’apporter aucun soutien à la marche solidaire avec les migrant•e•s partie de Vintimille pour rejoindre Londres et qui est passée par Melun le 13 juin 2018. Nous condamnons ce choix. La question migratoire est une des plus urgentes qui se pose à notre monde contemporain parce qu’elle concentre l’ensemble de ses contradictions. Notre mode de développement capitaliste, fondé sur la croissance de la richesse et sa concentration, aboutit à la destruction de notre environnement et à l’augmentation considérable des inégalités. Ces deux fléaux frappent en premier les populations des pays du Sud soumises de manière brutale aux intérêts des multinationales et des gouvernements qui les soutiennent mais aussi et de plus en plus les populations de nos pays européens. 70 millions de personnes dans le monde ont été obligées de quitter leur foyer, la plupart sont déplacées dans leur propre pays. 60% d’entre elles fuient des conflits ou des persécutions. Les autres des conditions de vie rendues impossibles par le réchauffement climatique ou le pillage des ressources. La plupart de ces déplacements forcés ont lieu de pays du sud à pays du sud. L’Europe n’a été concernée en 2017 que par 730 000 demandes d’Asile. Il n’y a donc aucune crise migratoire en Europe mais bien une crise humanitaire qui témoigne d’une crise politique majeure. La fermeture des frontières extérieures de l’Europe a provoqué la mort de 40 000 personnes en Méditerranée depuis les années 1990 et l’externalisation par l’Europe de la gestion des migrations abouti à livrer des dizaines de milliers d’hommes, de femmes et d’enfants aux trafics les plus odieux et à la torture. Cette catastrophe humaine est provoquée par une crise politique majeure : la plupart des partis politiques européens utilisent la question migratoire pour divertir leurs opinions publiques des sujets cruciaux qui les concernent véritablement : la croissance des inégalités et la destruction de notre environnement. Résultat : les États membres abdiquent devant la propagande xénophobe et raciste de leurs extrêmes droites, relayée par une part toujours plus importante de leur personnel politique, et se montrent incapables de respecter les valeurs qui la fondent.

Ci-dessous la version courte qui sera publiée sur le site de la mairie faute d’avoir été publié dans le MelunMag de mai/juin 2018 puisqu’aucun mail nous demandant comme de coutume notre tribune ne nous est parvenu.

Le maire de Melun a fait le choix de n’apporter aucun soutien à la marche de solidarité avec les migrant•e•s passée par Melun le 13 juin. Nous condamnons ce choix. Dans le monde, 70 millions de personnes ont été obligées de quitter leur foyer, la plupart sont déplacées dans leur propre pays. 60% d’entre elles fuient des conflits ou des persécutions. Les autres des conditions de vie rendues impossibles par le réchauffement climatique ou le pillage des ressources. L’Europe n’a été concernée en 2017 que par 730 000 demandes d’Asile. Il n’y a aucune crise migratoire en Europe mais une crise humanitaire provoquée par une crise politique. La fermeture des frontières extérieures de l’Europe a entrainé la mort de 40 000 personnes en Méditerranée et abouti à livrer des dizaines de milliers d’hommes, de femmes et d’enfants aux trafics les plus odieux et à la torture. À l’instar de Louis Vogel, les États membres de l’UE abdiquent devant la propagande xénophobe et raciste des extrêmes droites et se montrent incapables de respecter les valeurs qui la fondent.