Il faut réfléchir avant de faire des propositions incongrues et socialement inacceptables sous prétexte de « pertinence ». Ce que ne fait pas Aude Luquet notre députée macroniste. A contre courant de toutes les analyses urbanistiques et sociales, elle propose que l’obligation de 25 % de logements sociaux ne soit plus mesurée à l’échelle communale, mais à l’échelle intercommunale. Il faut lui rappeler qu’à l’origine de cette obligation, il y a le constat d’une inégalité flagrante entre les territoires due à la volonté farouche de certains maires de ne pas accueillir dans leur commune nos concitoyens relevant de l’accompagnement social. C’est cette politique discriminatoire qui a créé les ghettos urbains que nous souhaitons voir disparaître, qui a fait que des villes comme Sevran occupent trop souvent la une de l’actualité en raison de la concentration d’une extrème pauvreté. Madame Luquet oublie que notre devise républicaine, outre la notion de liberté, compte aussi celles d’égalité et de fraternité. Bien Vivre à Melun défend cette obligation sociale parce que l’égalité sociale doit être traitée à toutes les échelles de territoire et que la fraternité ne peut exister s’il n’y a pas de solidarité entre les territoires dans la répartition de l’habitat social. Il n’y a qu’un pas entre la remise en cause de la règle des 25 % de logements sociaux à l’échelle communale et la mise en place de territoires privilégiés pratiquant un apartheid social. La logique de madame Luquet est d’une « pertinence » imparable : puisque des communes de l’agglomération Melun Val de Seine accueillent bien plus de 25 % de logements sociaux, pourquoi l’imposer à celles qui ne veulent pas d’habitat social. C’est le retour des privilèges d’ancien régime.