Seine-et-Marne. Les agriculteurs ne veulent pas porter le chapeau des inondations
Pour la FDSEA 77, les accusations quant à une corrélation unique entre agriculture et inondations doivent cesser. Selon l’écologiste Claude Bourquard (SE), les facteurs sont multiples et n’incombent pas seulement aux pratiques agricoles. Points de vue.
« L’agriculture seule responsable des malheurs des sinistrés lors de ce nouvel épisode de crue ? » Quand il a entendu cette affirmation dans plusieurs médias nationaux, c’est la goutte qui a fait déborder le vase, pour Stéphane Dupuis, de la fédération départementale des exploitants agricoles (FDSEA77).
« D’autant plus que les agriculteurs seine-et-marnais n’ont pas été épargnés par les inondations, au même titre que les autres sinistrés », s’agace-t-il.
Pluviométrie
Selon lui, le lien entre une agriculture intensive voire l’utilisation de pesticides dans les sols qui auraient un impact sur l’absorption des sols est « purement faux. » Dans un communiqué, la FDSEA77 met d’abord en avant la pluviométrie.
« L’hiver a été très pluvieux et au gré des semaines, la terre a perdu sa capacité d’absorption, estime Stéphane Dupuis. En 1910, les pratiques agricoles n’étaient pas les mêmes et ça n’a pas empêché la crue. »
Les fortes précipitations de l’hiver, cumulées au faible ensoleillement de ces dernières semaines sont « responsables de la faible évapotranspiration. » Autre argument mis en avant par les agriculteurs, la diminution des surfaces agricoles.
« En moyenne on perd 500 hectares de surface agricole chaque année, c’est le bétonnage des terres qui a un impact pas l’agriculture puisque nous avons des adhérents en Bio qui sont sous 50 cm d’eau », insiste Stéphane Dupuis.
Pour l’écologiste Claude Bourquard (SE) du groupe Bien vivre à Melun, ces inondations doivent être analysées par un prisme plus large et « avec des facteurs multiples : l’agriculture est loin d’être la seule responsable. »
Mais l’imperméabilisation des sols est liée, à l’urbanisation et aux pratiques culturales de l’agriculture. « Les pratiques mécaniques des grandes cultures ont tendance à tasser le sol », souligne-t-il. Et d’ajouter : « Un sol avec une vie biologique riche absorbe davantage. »
Selon Claude Bourquard, c’est aussi la diminution des espaces forestiers, « aux très fortes capacités naturelles absorbantes », qui doit être mise en avant.
En comparaison, le développement de « très grandes zones commerciales » continue d’imperméabiliser les sols. Enfin, la canalisation des cours d’eau et le bétonnage des berges contribuent à l’accélération de l’écoulement des eaux et des ondes de crue.
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