Le conseil municipal a été particulièrement éprouvant hier soir. Le maire Louis Vogel a refusé pour la deuxième fois de répondre aux questions que nous lui avions adressées il y a plus d’un mois !
Les habitant.e.s de Melun ne doivent pas savoir que l’eau que Véolia nous a distribuée dans la partie nord de la ville affichait des taux de pesticides bien au delà des limites autorisées.
Les habitant.e.s de Melun ne doivent pas savoir que la pauvreté croît de manière inquiétante à Melun et que les associations qui pallient aux carences de l’Etat et distribuent aide et nourritures à nos concitoyen.ne.s les plus démunis sont maltraitées par la ville qui souhaite les faire disparaître de l’espace public.
Les habitant.e.s de Melun ne doivent pas savoir non plus que la mairie a dépensé 2 millions d’€ pour la construction de terrains synthétiques alors qu’on savait déjà que ces terrains étaient cancérigènes et extrêmement dangereux pour la santé des joueurs-joueuses. Les études c’est « trop compliqué à lire » nous a dit le maire !
Ensuite nous avons assisté à là convergence des intérêts entre des elu.e.s PSCF (PS + PCF) et la majorité LR et LREM (La République en Marche) de la ville. Les premiers ragaillardis par la perspective des prochaines échéances municipales étaient presque tou.te.s présents après avoir déserté le conseil municipal pendant des mois voire dans certains cas pendant des années. Les deuxièmes comprenant que leur salut viendrait de ce que l’alliance PSCF morte-vivante survive jusqu’aux prochaines elections municipales pour empêcher notre victoire. La victoire de la seule opposition réelle dans cette ville qui travaille et porte un projet de justice sociale et environnementale @BienVivreàMelun.
Venons-en maintenant aux #inondations qui ont légitimement occupé une partie importante de nos débats. L’hypocrisie s’est ajoutée au populisme le plus crasse et on a assisté à une mascarade où les elu.e.s LR+LREM déclaraient qu’il fallait penser à protéger l’environnement après avoir voté contre le vœu que nous avions soumis au conseil municipal et d’agglomération pour la protection de la #Bassée, dernière zone humide de l’Île de France, déjà surexploitée par les industriels du BTP. Zone d’expansion naturelle de la #Seine située en amont de Melun et dont le rôle est crucial dans la régulation des eaux du fleuve mais qui est visée par un projet fou de mise à grand gabarit de la Seine qui la détruira définitivement alors qu’il faudrait la revégétaliser et lui rendre ses fonctions.
Les élu.e.s PSCF n’ont pas non plus été avares en déclarations alors qu’ils-elles ont quitté la salle sans même participer au vote quand nous avons présenté un vœu pour la défense de l’intégrité du bois de #Bréviande visé par un projet anti écologique de construction d’une route qui le traversera de part en part et amènera encore plus de voitures dans notre agglomération déjà asphyxiée.
C’est dire si la protection de la nature et des humains qui en dépendent les intéresse !
Et pour mettre un terme au débat un des élus PSCF a déclaré en substance « ces grands débats sur l’aménagement du territoire ne nous intéressent pas, ce qui nous intéresse c’est le nombre de parpaings, de sacs de sable et de pompes que la mairie va nous apporter » comme si la réponse indispensable à l’urgence s’opposait à la réflexion tout aussi indispensable sur un aménagement du territoire qui nous protège des catastrophes annoncées par le dérèglement climatique. Mais il lui fallait complaire à la « petite clientèle » qu’il avait amené dans la salle du conseil municipal qui a vu ses maisons inondées pour la deuxième fois en un an et demi et dont on ne peut que comprendre le désarroi.
J’ai redit hier à la majorité mais aussi aux victimes des inondations qui étaient là dans la salle que la mairie était responsable de la situation où ces gens se trouvent. C’est elle qui a classé constructible une zone inondable. C’est elle qui dans une logique purement financière et pour plaire à ces mêmes industriels du BTP a incité des familles à investir dans ces maisons qui aujourd’hui ne valent plus rien parce que régulièrement inondées. Il faudra bien un jour qu’elle assume ses responsabilités et nous serons à côté des habitant.e.s dans les actions qu’ils-elles entendront mener.
C’est elle qui depuis deux ans vend la ville à la découpe toujours aux mêmes bouygue et consorts pour renflouer des finances qu’elle a elle-même grevées et condamne chaque parcelle de nature encore disponible à disparaître sous le béton, avec l’assentiment des elu.e.s PSCF la plupart du temps. C’est elle qui porte le projet d’artificialisation de 300 hectares de terres agricoles sur la plaine de Montereau-sur-le-Jard, qui a porté le projet de délocalisation et de privatisation de l’hôpital public de Melun qui a abouti à la destruction de 120 hectares de bois sur la butte de Beauregard. Mais chut ! les elu.e.s PSCF veillent à ce qu’on n’en parle pas trop au cas où on commencerait à savoir qu’ils ont voté pour quasi tous ces projets, eux les grands défenseurs de l’environnement et plus grands tartuffes de notre époque. Et quand nous nous opposons à la disparition de ces espaces naturels et que nous disons que des alternatives existent comme de développer un projet de développement d’une agriculture maraîchère biologique, locale et péri-urbaine sur le plateau de Montereau-sur-Le-Jard qui aurait créé des centaines d’emplois directs et indirects, peu et très qualifiés et non délocalisables, le maire nous répond toute honte bue que nous ne devons pas avoir besoin de travailler.
La suite est du même acabit sinon qu’elle révèle, s’il en était encore besoin, la foi religieuse de la majorité LR+LREM dans les vertus du libéralisme économique. Le débat d’orientation budgétaire fut introduit par un salmigondis de déclarations désincarnées et fausses du genre : « La reprise économique est là », « la croissance mondiale bénéficie à la zone euro », … et autres incantations. À croire que la lune de miel qui dure à Melun depuis dès le lendemain de la présidentielle entre les LR et La République en Marche (LREM)* les transporte au point qu’ils ne voient rien de la pauvreté qui augmente, de la précarité et du sous-emploi qui se normalisent, de l’exclusion qui progresse, de la baisse du pouvoir de vivre des retraités que Macron assomme avec la CSG. Les neufs millions de pauvres de notre pays sont totalement transparents à leurs yeux, les plus de 40% de chômage chez les jeunes dans les quartiers populaires sont sûrement là encore une vue de l’esprit. Mais les pauvres ça ne les intéresse pas en général et dans leur ville où les recettes fiscales ne cessent de baisser du fait de l’appauvrissement croissant de la population. Et puisqu’on ne parle ici que de PIB qui croît et de capacité d’autofinancement qui progresse, ignorant volontairement les dégâts sociaux et environnementaux de la cure d’austérité qu’on fait subir aux habitant.e.s quand on ne cesse d’arroser les grandes entreprises, ils peuvent tranquillement nous annoncer qu’ils augmenteront les tarifs des services municipaux aux habitant.e.s, qu’ils ne construiront plus de logements sociaux ou encore qu’ils supprimeront des agents municipaux pour pouvoir embaucher (encore) des policier.e.s municipaux, les équiper (avec des armes) et continuer le déploiement de la vidéosurveillance et du nombre d’agents charger de surveiller les caméras de surveillance ! Et quand on dit que la sécurité est une fonction régalienne de l’Etat, que les melunaises et les melunais n’ont pas à payer à la place de l’Etat, que le port d’armes est dangereux et expose policier.e.s et habitant.e.s à des drames, que les chiffres de la délinquance n’augmentent pas même si le sentiment d’insécurité progresse du fait, entre autre, de l’instrumentalisation du débat par les politiques on nous rétorque que nous n’avons pas le droit de dire ça. Et bien nous le prenons le droit de le dire parce que nous pensons que la politique doit se baser sur des faits et pas sur des affects que notre devoir n’est pas d’attiser les peurs mais de dire la vérité. Et, comme une expression caricaturale de leur mauvaise politique, la délibération suivante portait sur l’extension des horaires d’ouverture de la médiathèque, extension très modeste du fait des restrictions budgétaires nous a-t-on rétorqué puisqu’elle se fait sans embauche de personnel nouveau. Quand on choisit la police plutôt que des bibliothécaires ou des travailleurs-travailleuses sociaux, quand on choisit les armes plutôt que les livres, quand on ignore l’objectivité des faits pour s’adresser aux ventres des gens plutôt qu’à leur tête et à leur cœur, on crée un monde où la barbarie n’est jamais loin.
*le maire Louis Vogel a quitté les LR début 2016 pour briguer l’investiture En Marche aux législatives qu’il n’a pas obtenue et à former sa petite boutique politique avec la Sénatrice melunaise ex-LR Colette Mélot, devenue « constructive », qui s’est montrée plus habile que Vogel et a réussi à obtenir l’étiquette en marche. Il y a tant de convictions dans tout ça !
François Pillas Brute de pomme …Bénédicte (et tes futur.e.s allié.e.s, tu y penses ?) mais il y a tjs un fond de vérité dans cette réalité qui fâche ! A nous de prendre ce qui nous arrange et pour les victimes des inondations on ne peut que déplorer le manque de prévention et de volonté politique pour des élus pourtant avertis des risques encourus… pour leur prochaine élection !
Bonjour,
Je pense que c’est nous que vous appelez « petite clientèle », nous les inondés. Pour information, ce n’est pas Monsieur Kalfon qui nous a amenés, c’est nous qui l’avons interpellé lorsqu’il est arrivé devant la mairie pour qu’il parle en notre nom. Peu nous importe qu’on soit de droite ou de gauche ou autre, ce que nous voulons, c’est que nous soyons écoutés et obtenir des choses concrètes, que tout l’argent ne soit pas continuellement dépensé en études qui ne mènent à rien. Les digues, ça c’est du concret, tout comme l’arrêt des constructions à outrance sans notion de raison. Les sacs de sable aussi, c’est du concret et ça nous aurait bien dépanné qu’un camion de la ville vienne en distribuer plutôt que chacun aille en chercher ou que de distribuer des parpaings pour surélever les meubles que nous n’avons pas encore rachetés !
Cordialement. Sylvie Scanvic rue Camille Flammarion 77000 Melun
Bonsoir Madame Scanvic, je vous remercie pour votre commentaire. « Petite clientèle » est sûrement péjoratif et vous avez raison de le souligner. Mais l’expression ne cherche pas à vous qualifier vous « les inondé.e.s » mais à qualifier une certaine manière de faire de la politique que nous n’aimons pas et qui, nous le pensons, fait beaucoup de mal. L’autre soir, nous avons assisté à une mascarade. Personne ne s’occupe de ces questions au conseil municipal en dehors de nous et les trois voeux que nous avons déposés sur ce sujet ont tous été rejetés par le conseil municipal et au conseil communautaire. Le sujet des inondations nous occupent depuis des années et vous pourrez vérifier sur ce site que nous n’avons pas attendu ce dernier épisode pour faire des propositions concrètes et entre autre pour la protection des populations les plus exposées dans notre ville. Je comprends parfaitement ce que vous dites et je l’ai dit au conseil municipal une réponse immédiate à la hauteur des besoins est indispensable mais cela n’empêche pas de penser les choses sur le long terme. Le populisme est insupportable d’où qu’il vienne et ce soir là on a été servi. Vous savez qu’aucune réponse technique ne permettra de faire face aux phénomènes exponentiels (si on écoute les 99,9999 % des scientifiques) qui nous attendent et que nous touchons déjà du doigt et vous plus que d’autres et moins que d’autres aussi (il y a des millions de réfugié.e.s climatiques dans le monde malheureusement). Nous pensons que la mairie (pas cette majorité mais qu’importe) est responsable de la situation où vous vous trouvez avec les promoteurs immobiliers qui ont profité de l’opportunité qui leur était donnée de construire en zone inondable. C’est la désinvolture des politiques qui prennent des décisions qui s’avèrent ensuite dramatique parce que sur le moment c’est intéressant économiquement ou que ça permet de flatter quelques intérêts importants que nous condamnons. La réponse qui nous a été faite sur les terrains de football en synthétique participe de cela. Ces terrains contiennent des substances cancérigènes « probables » et si le maire s’était seulement informé avant de prendre la décision d’en construire 2, il l’aurait su. Mais non c’est trop compliqué ! comme c’était sans doute trop compliqué dans les années 70-80 de tendre l’oreille vers toutes ces voix avisées qui disaient déjà attention nos modes de production industriels dérèglent le climat, nous sommes un élément de la nature nous ne la dominons pas et ni la science ni le progrès technique ne pourront jamais nous permettre d’en maîtriser les forces fondamentales (et ce n’est pas un discours religieux, en physique on parle bien des forces fondamentales de la nature – la physis en grec). Et toutes les décisions qui sont prises en ce moment qui vont aboutir à une augmentation sans précédent de la surface des terres artificialisées, imperméabilisées et construites dans et autour de la ville sont totalement inconséquentes. Vous pouvez compter sur notre solidarité et nous sommes disponibles si vous avez besoin d’aide. Vous pouvez compter sur notre soutien dès lors que les actions que vous engagerez seront conformes au droit et en accord avec les principes politiques (dans le plein sens du mot) que nous défendons. Je vous souhaite du courage pour ces mauvais moments. Cordialement. Bénédicte Monville
Bonjour,
Je vous remercie de votre réponse et de votre solidarité. Je voulais juste préciser un point : nous ne sommes pas en zone inondable. Nous sommes loin de l’Almont comparé au dernier immeuble fait au 13 de la rue (flagrant sur Google maps). Et nous nous étions renseignés sur les risques afférents à l’Almont avant de construire auprès des habitants de très longue date aux alentours. Contrairement à ce qu’à dit un élu, appuyé par Monsieur le maire, les riverains ne sont pas des crétins inconscients et ce ne sont pas les notaires qui délivrent les permis de construire mais bien la mairie. En 2003, nous avions déjà eu à faire à la mairie qui nous avait confirmé par écrit qu’il leur incombait d’entretenir leurs terrains (chez nous, les berges leur appartiennent). Mais nous n’avons jamais rien vu. En 2016, nous avons été reçus à la mairie, Monsieur le Maire est venu constater les dégâts chez nous et l’état de son terrain, nous avons fait des courriers avec photos à l’appui montrant que les digues sont défaillantes à des endroits le long de l’Almont, ce qui inonde les terrains où elles sont effondrées, même si l’inondation de 2016 (1,20 m en deux heures dans la maison) n’a rien à voir avec celle de la semaine passée (montée progressive sur 7 jours jusqu’à la maison). Nous allons donc continuer notre combat et ne rien lâcher cette fois-ci car il n’est pas possible de vivre sereinement dans la crainte de revivre le traumatisme du 31 mai 2016. Bien cordialement. Sylvie Scanvic