#Melun #Inondation « Aveuglés par une confiance quasi religieuse dans la technologie, nous avons oublié toute prudence. »

COMMUNIQUE DE PRESSE

OBJET : Inondations de la Seine

DATE : 26/01/2018

ÉMETTEUR : Mouvement politique Bien Vivre à Melun.

A nouveau les habitants de Melun et de la vallée de la Seine sont confrontés à des inondations importantes. L’impact économique sur les ménages et les budgets de collectivités territoriales sera encore une fois important. La première réaction de tous doit être la solidarité : héberger ceux qui ne peuvent plus rester chez eux, aider les personnes et les commerçants à monter leurs biens au-dessus du niveau de la crue, faciliter le travail des agents de l’état et des collectivités territoriales dans la sécurisation des biens et des personnes.

Mais pourquoi en est-on arrivé à un tel point d’impact des crues. Les facteurs sont multiples. En premier lieu l’imperméabilisation des sols par l’urbanisation et les pratiques culturales de l’agriculture. La capacité de rétention en eau des sols a diminué. Lors des fortes pluies, l’eau est moins stockée dans le sol et ruisselle plus rapidement vers les ruisseaux et rivières. L’urbanisation a aussi consommé de nombreux espaces forestiers très performants dans l’absorption des pluies comme la construction du nouvel hôpital de Melun où la municipalité n’a toujours pas rempli son obligation de reboisement.

Ensuite, nous avons canalisé et recalibré rivières et fleuves, bétonné leurs berges, accélérant ainsi la rapidité de l’écoulement des eaux. On ne peut que s’inquiéter de l’impact qu’aura la mise à grand gabarit de la Seine entre Bray-sur-Seine et Nogent-sur-Seine. Ainsi, un document de Voies Naviguables de France (VNF) de 2010 évoque « l’accélération de crues en entrée du périmètre IIBRBS ». Tout simplement l’onde de crue arriverait plus vite et serait plus intense en arrivant sur la zone plus étroite entre Montereau et Melun. La encore, c’est l’intérêt particulier de certains qui prime sur l’intérêt de tous.

Aveuglés par une confiance quasi religieuse dans la technologie, nous avons oublié toute prudence. Était il responsable de transformer les rives de nos rivières et fleuves en voies sur berge ? Était ce prudent de laisser l’urbanisation coloniser les zones inondables ? C’est maintenant que nous prenons conscience de l’importance du principe de précaution tant décrié par les prêtres de la technocratie.

Chacun se pose maintenant la question de comment éviter de nouvelles crues. Posons déjà le principe que les solutions ne sont pas locales mais à l’échelle du bassin versant de la Seine amont. Tout d’abord, mettons en avant le principe que l’eau doit être retenue le plus en amont possible. Ce qui implique que nous revalorisions des pratiques culturales qui favorisent la pénétration de l’eau dans le sol : agriculture biologique, maraîchage, sylviculture de fond de vallée… Ensuite, il faut doter chaque petit cours d’eau de bassins de retenue et de régulation pour diminuer les inondations en amont et en aval du bassin versant. Enfin, il faut rendre à la Seine de grandes zones d’inondation naturelles telles que la plaine de la Bassée et partout élargir son lit majeur quitte à supprimer infrastructures et bâtiments en indemnisant et relogeant de façon juste et équitable.

Oui, la facture sera lourde. Mais c’est maintenant qu’il faut penser à l’avenir et agir. Même si l’on ne peut attribuer formellement cet épisode météorologique au dérèglement climatique, nous devons imaginer l’éventualité des pires scénarios évoqués par les scientifiques. Cela s’appelle la responsabilité.

Claude BOURQUARD

Bénédicte MONVILLE

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