Communiqué de presse – EELV77
La réorientation de la politique agricole du Conseil Départemental de Seine-et-Marne relève d’un choix passéiste et idéologique contraire aux intérêts des francilien-ne-s
Lors de sa séance publique du 26 juin 2015, la nouvelle majorité de droite du Conseil départemental de Seine-et-Marne a voté une décision modificative (dite n°1) du budget 2015.
Parmi les mesures annoncées, on note une réorientation de la politique agricole du département en faveur d’un modèle agricole ultraproductiviste et des grands groupes de l’agrobusiness et, qui considére les enjeux environnementaux comme secondaires
Rappelons que la Seine-et-marne est le premier département agricole d’Île de France avec une surface agricole qui couvre 56% du territoire et une population agricole de 5700 personnes.
L’agriculture seine-et-marnaise est dominée par de grandes exploitations ultra productivistes (+ de 85% des exploitations : céréaliers et betteraviers, essentiellement, et ces dernières années agro-carburants) dont la moitié de la production est directement exportée. Les productions spécialisées (maraîchers, pépiniéristes, horticulteurs) ne représentent même pas 15% des exploitations et peinent à satisfaire le quart des besoins Franciliens alors que les productions animales ont pratiquement été abandonnées. Ce modèle agricole productiviste est destructeur d’emplois. En 10 ans, le nombre d’agriculteurs en Seine-et-Marne a diminué de 30% et la dépendance des exploitations envers la PAC (Politique Agricole Commune), augmenté. Actuellement, les aides représentent en moyenne 110% de leur revenu. De plus, la distribution de ces aides entre les différentes spécialisations agricoles privilégie les exploitations professionnelles de grandes cultures au détriment du maraîchage, de l’horticulture ou de l’arboriculture fruitière. Une politique départementale responsable devrait viser, au contraire, au rééquilibrage des aides publiques en favorisant les petites exploitations agricoles.
D’autre part, 550 ha de terres agricoles sont consommées chaque année sur le département par étalement urbain. Or, l’agriculture joue un rôle essentiel dans la préservation des territoires ruraux et naturels seine-et-marnais. En ces temps de très fortes chaleurs, nous mesurons une fois de plus combien ils sont essentiels, pour nous habitant-e-s de la Seine-et-Marne et pour nos voisins franciliens qui viennent par milliers profiter de la nature dans notre département.
Alors que l’agglomération parisienne constitue le plus grand secteur européen de consommation, le potentiel de développement de l’agriculture vivrière biologique en Seine-et-Marne est énorme. À condition que nous nous orientions dans la bonne direction : vers une agriculture vivrière biologique, grande pourvoyeuse d’emplois non délocalisables, hautement et faiblement qualifiés, vers une agriculture qui travaille pour le bien-être de la population francilienne. Le contraire de ce que nous promet le Conseil Départemental qui s’entête dans le développement d’un modèle agricole ultra-productiviste passéiste, destructeur de l’emploi, polluant et financiarisé, au détriment des populations et des agriculteurs eux-mêmes dont la plupart paie un lourd tribut pour un choix collectif.
Bénédicte Monville-De Cecco, secrétaire et porte-parole EELV77
Pascal Vesvre, secrétaire EELV77