La ville de Melun s’est très fortement endettée les dix dernières années dans la mesure où elle a choisi de financer ses investissements, parfois trop ambitieux, uniquement par des emprunts sans faire un appel modéré aux hausses d’impôts. Dans le même temps, les dépenses de fonctionnement augmentaient régulièrement. Or, la dette devra, de toutes façons, être financée par l’impôt.
Le groupe Bien Vivre à Melun au conseil municipal a choisi une autre démarche budgétaire faite avant tout de solidarité entre les ménages les plus aisés et les moins aisés sans toutefois diminuer les services les plus essentiels à la population. Pour cela, nous faisons avant tout des arbitrages en matière politique.
Le premier de ces arbitrages est de considérer qu’il est nécessaire de ne pas baisser le financement des politiques publiques que nous jugeons prioritaires : éducation, social (incluant handicap et seniors les moins aisés), logement, environnement, pratique sportive populaire. Par contre, certaines telles que la culture, le commerce, la voirie, la sécurité, le tourisme, peuvent être un peu moins financées. Enfin, certaines politiques comme le sport de haut niveau, le patrimoine, la communication ou les commémorations peuvent être notablement réduites. Il s’agit d’éviter ainsi une « politique du rabot » qui appliquerait un même pourcentage d’effort financier à toutes les politiques publiques, en particulier en direction des associations.
Le second arbitrage est la volonté de travailler à la fois sur l’augmentation des recettes et sur la diminution des dépenses.
Concernant l’impôt nous sommes opposés à une forte hausse sur une année suivie de plusieurs années de stabilité. Nous préférons une hausse progressive et modérée sur plusieurs années qui évite une baisse subite et forte du pouvoir d’achat des ménages qui viendrait aggraver les effets de la politique gouvernementale d’austérité. Toujours au niveau de l’impôt, nous proposons que les exonérations d’impôts fonciers pour les logements neufs soient supprimées.
Il nous apparaît nécessaire d’étendre à tous les services aux melunais la pratique de tarifs progressifs en fonction du quotient familial avec une méthode de calcul corrigée. Il s’agit de faire jouer la solidarité entre les plus aisés et les plus démunis
En matière de dépenses, nous considérons qu’il faut se limiter aux investissements qui relèvent des politiques publiques que nous considérons comme prioritaires exposées ci-dessus. Il nous apparaît très important de maîtriser la masse salariale du personnel municipal par un pilotage plus rigoureux des ressources humaines et des rémunérations. Des économies sont aussi à rechercher dans la mutualisation de certaines charges au niveau intercommunal.
Enfin, il est nécessaire de rechercher les meilleures opportunités de mise en œuvre des services à la population dans le champ des acteurs non capitalistiques : ville, associations, entreprises coopératives, solutions mixtes. L’objectif étant de maintenir, voire de développer l’emploi dans ces trois secteurs où l’argent public n’est pas dilapidé au profit des dividendes de l’actionnariat capitaliste.
Claude Bourquard et Bénédicte Monville-De Cecco