« Par conséquent, la situation économique décrite impose la poursuite de la stratégie pour atteindre un déficit conforme au programme européen de stabilité, tout en agissant sur l’emploi pour réduire le taux de chômage, sur la croissance et la compétitivité des entreprises pour accroître la demande interne et les exportations »
Voilà un bel exemple d’aplatissement sur la pensée unique neo-libérale/T.I.N.A. (There Is No Alternative) acceptée aussi bien par la droite que par le Gouvernement socialiste. Cette stratégie n’est évidemment pas la seule possible tant au niveau national que local. Ce « nouveau paradigme » comme certains l’appellent, alors même qu’il commence il y a plus de trente ans avec le néolibéralisme de Tatcher et Reagan, n’est pas le nôtre ! Il répond aux exigences démesurées des actionnaires des grandes entreprises, non pas aux nécessitées vitales de l’humanité et de notre société !La dette souveraine française est en soi soutenable, la France grâce à sa richesse publique et privée peut la rembourser. La dette publique n’augmente que parce que l’État et les collectivités sont obligés de se financer auprès des banques privées sur le marché secondaire et de se soumettre à la spéculation financière. Dès lors, l’Etat et les collectivités locales paient des intérêts importants. Et à Melun, nous en savons quelque chose, entre emprunts toxiques indexés sur le Franc Suisse et un taux d’intérêt moyen très élevé de 5,02%. Ceci alors même que ces banques privées empruntent auprès de la Banque Centrales Européenne à un taux proche de Zéro.La cause principale de cette situation est lié au fait que la France a signé tous les traités européens depuis Maastricht, y compris le dernier, le plus contraignant, le Traité sur la Stabilité, la Coordination et la Gouvernance, dit « Fiscal Compact » ou « Règle d’or » (TSCG) par Francois Hollande en 2012. Malgré ses promesses électorales Francois Hollande et sa majorité n’ont rien renégocié sur ces traités qui imposent les politiques d’austérité aux États européens.
Les conséquences sont sous les yeux de tous. Les politiques d’austérité des gouvernements successifs de l’UMP et du PS ont fait augmenter la dette publique française de 65% du PIB en 2007 à presque 100% aujourd’hui. Dans le même temps les gouvernements de Sarkozy et Hollande imposaient des coupes budgétaires importantes dans les services publics et aux collectivité territoriales. Par la même occasion, ces mêmes gouvernements UMP et PS en ont profité pour attaquer les droits des travailleurs et les acquis sociaux, en conduisant le pays vers l’horizon illusoire de « l’autorégulation des marchés » et libéralisme économique qui affaiblit et isole les travailleurs, augmente les disparités sociales et qui finalement ne bénéficie qu’aux actionnaires des grandes entreprises qui ne cessent de s’enrichir. En 2014, les entreprises du CAC40 ont versé 56 Milliards de dividendes à leurs actionnaires ! Alors que la loi de finance 2015 du gouvernement Valls-Hollande, votée aussi par une majorité des députés socialistes dits « frondeurs », prévoit 50 Milliards d’économies sur le budget de l’État pour la période 2015-2017 !
C’est malheureusement une des principales causes de la progression du vote populiste et du repli nationaliste et identitaire, en France comme en Europe. L’appauvrissement, la violence sociale et la perte d’espoir ont toujours porté à des dérives autoritaires.
Une autre vision des choses est bien sur possible, une alternative et une réponse populaire non nationaliste et non populiste existe. L’exemple du nouveau gouvernement de Syriza en Grèce, porté au pouvoir par le peuple grec le montre bien. Il est possible et même nécéssaire de renverser la vision dogmatique imposée par les traités européens.
C’est pour ça que nous jugeons inacceptable de justifier les coupes au budget de la ville de Melun et une prochaine augmentation des impôts locaux, par ce préambule totalement idéologique présenté comme une fatalité. Cette situation de crise n’est pas un problème comptable et économique elle est le résultat d’un choix politique et exprime surtout une crise des idées.